Roscoff, la ville corsaire
La cité de caractère âme du Finistère
Faisant face à Terenez, Roscoff vous attend après avoir fait le tour de la baie de Morlaix.
Roscoff, la ville des corsaires a su garder son caractère d’antan avec un patrimoine architectural des XVIe et XVIIe siècle. En parcourant des rues vous serez transporté aux temps des flibustiers. Comme par le passé, elle vit du trafic maritime en abritant des compagnies de ferries qui font des liaisons régulières avec l’Angleterre, l’Irlande ou l’Espagne.
C’est également un grand pôle scientifique européen qui fait de la recherche sur la biologie marine car Roscoff, bénéficiant d’une luminosité constante alliée à la transparence de ses eaux peu profondes, est un lieu propice pour étudier nombre de variétés d’algues. Vous pouvez d’ailleurs voir les fours à goémons à certains endroits de la dune.
C’est aussi pour cette raison que Roscoff est inclus dans une zone d’intérêt écologique, floristique et faunistique exceptionnelle.
La situation très exposée de Roscoff offrant des embruns particulièrement vivifiants fait de cette cité une destination de choix pour la thalassothérapie.
Roscoff a été occupée très tôt par l’homme comme en témoignent de nombreux vestiges datant de la période mégalithique et néolithique: le dolmen de Kerfissiec, le lech de Reuniou, la pointe de Bloscon qui fut sans doute un tumulus tel Barnenez avant de devenir un fort. Avec la civilisation maritime du Wessex sont implantées des chefferies minières qui maitrisent le commerce de l’étain d’où l’imagerie faisant de Roscoff le « promontoire du Forgeron ».
Le peuple celte s’installe ensuite sur le site. Bien des années plus tard, un monastère est fondé sur l’île de Batz encore rattachée au continent et l’évangélisation de la région débute.
Roscoff devient une petite communauté qui sera ravagée par les normands en 857. Mais à chaque incursion, Roscoff sera recontruit autour de son port et de son église.
Au moyen âge, à cause de l’envasement du port de Paimpol, celui de Roscoff prend de l’importance.
Son développement à partir de 1500 ne cessera de croître avec le transport des graines de lin venant du nord nécessaire à la culture du lin pour la fabrication de textile dans les manufactures toilières de Leon. La baie de Morlaix avait le monopole de ce commerce sur toute la côte atlantique. Leon deviendra grâce au lin et à ses toiles une région très prospère ce qui explique son patrimoine religieux très riche: Notre Dame de Kroa baz. Mais bientôt les guerres interdisent le commerce avec les belligérants inciteront les armateurs à devenir corsaires au service du Royaume et après 1750, Roscoff sera un port voué à la contrebande.
Roscoff la cité rebelle, accueille la compagnie Britanny Ferries en 1972 qui fera de son port le tremplin de vente pour les agriculteurs de la région vers l’Angleterre. La maison des Johnnies et de l’oignon retrace cette histoire exemplaire qui démarre dès la fin du XIXe siècle pour s’achever en apothéose avec la société des ferries.
Visiter Roscoff
Une balade interactive vous est proposé appuyée par des bornes informatives pendant toute la visite de la ville: Les belles villas début de siècle, les centres de Perharidy et la station biologique, Notre dame de croaz-baz, la chapelle Sainte Barbe, la chapelle Saint-Nicolas et la chapelle Saint-Anne, les vieilles pierres de l’hôtel de ville et de la maison de Marie Stuart, les canons du fort bloscon, le phare et les viviers….Une balade sur les pas des premiers moines, des corsaires et des belles baigneuses.
Le jardin exotique et botanique
Le jardin exotique et botanique
Situé près des ports, le jardin a été créé en 1986 et est géré par une association qui ne vit que grâce aux droits d’entrée des visiteurs. La presqu’île de Roscoff bénéficie d’un climat exceptionnellement doux même en hiver car elle est baignée par le courant du Gulfstream qui restitue la chaleur des eaux pendant la nuit. Ce phénomène allié à une pluviométrie généreuse et à la protection des vents d’est par le rocher Roc’h Hievec, permet aux jardins d’être très luxuriant Aménagé de nombreux sentiers sinueux, le jardin déploie son exubérance à chaque détour du chemin, offrant aux sens des senteurs raffinées et aux regards une explosion de couleurs. Ce jardin nous emporte vers les contrées lointaines du sud puisque grâce aux hivers cléments, les plantes tropicales et méditerranéennes peuvent y pousser. Ainsi le jardin possède l’une des plus impressionnantes collections de plantes australes en plein air, plus de 3500 espèces de l’hémisphère sud, que l’on ne trouve habituellement pas sous nos latitudes.
A chaque détour, une vue panoramique vous enchante et plonge sur les 7 îles, la baie de Morlaix et les eaux profondes du port du « bloscon ». Vous pourrez également visiter la nouvelle serre de cactus.
Renseignements
Le jardin exotique et botanique de Roscoff
Le Ruveic
BP 54
29680 Roscoff
Tel : 09.72.99.11.77 ou 02.98.61.29.19
La maison des Johnnies et de l’oignon
Original, ce musée dévoile l’histoire des Johnnies, « petit Jean », appellation que les anglais donnaient à ces milliers de roscovites qui traversaient la mer au siècle dernier pour aller vendre leurs oignons outre Manche.. Aujourd’hui encore la tradition perdure avec une vingtaine de producteur qui continuent de parcourir les rues, faisant du porte à porte pour vendre leurs fameux oignons. En effet, l’oignon de Roscoff est réputé pour sa saveur, ses propriétés thérapeutiques et sa longue conservation.
Cultivé depuis le XVIIe siècle, il a fait la renommée de Roscoff. Un moine capucin sema les précieuses semences à son retour de Lisbonne en 1645, dans les jardins du couvent de Roscoff. Etant donné que la ville à cette époque prospérait grâce au commerce maritime et que l’oignon était recommandé pour lutter contre le scorbut et qu’il se conservait longtemps, sa culture autour du port se développa rapidement. Au XIXe siècle, malgré l’abandon des routes maritimes, la notoriété persévéra grâce à l’idée d’un jeune paysan, Henri Ollivier, qui eut l’idée en 1828, de traverser la Manche pour vendre ses oignons… L’affaire étant très rentable il fut imité par des milliers d’autres paysans.
Aujourd’hui labellisé par le sigle AOP, l’oignon est reconnaissable par sa couleur rosée et possède des qualités gustatives uniques. Le Musée est installé dans une ancienne ferme traditionnelle au coeur de la ville.
Renseignements
La maison de l’oignon et des johnnies
48 rue Brizeux
29680 Roscoff
02 98 61 25 48
À visiter également
Le jardin Louis Kerdiles – Le phare de Roscoff – – La conserverie marine artisanale ALGOPLUS – La criée de Roscoff – La fabrique artisanale de bières et de cidre kerav’ale.